À propos du sud

Le contexte

Le sud du Tchad reste profondément affecté par l’impact de la crise centrafricaine. Quelques 77 650 retournés (Novembre 2019) tchadiens de la République Centrafricaine (RCA) ayant fui les violences dans le pays voisin depuis 2013 ainsi que 122 958 réfugiés (31 mai 2022) centrafricains arrivés par vagues successives depuis 2003 à 2021sont toujours au Tchad. Les retournés vivent dans cinq sites temporaires et dans des communautés hôtes, majoritairement dans les régions du sud (Logone Oriental, Logone Occidental, Moyen Chari, Mandoul). Les réfugiés sont répartis dans six camps et 23 villages d’accueil dans les régions du Logone Occidental, du Logone Oriental, du Moyen Chari, du Mandoul et du Salamat. Cet afflux de populations entraine une pression accrue sur les ressources déjà affectées par le changement climatique et les faibles infrastructures de base, détériorant ainsi les conditions de vie et moyens d’existence pour les communautés hôtes déjà vulnérables des provinces précitées.

Compte tenu de la situation socio-politique et sécuritaire en RCA, les perspectives de retour restent faibles. La sécurité, la lutte contre l’impunité et le DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) ; la réconciliation nationale ; la remise en marche des institutions étatiques et des services sociaux de base sont quelques défis auxquels la RCA est confrontée et qui sont loin de favoriser le retour.

Dans ce contexte, la mise en place de solutions durables est nécessaire pour promouvoir l’autosuffisance et l’intégration des populations en situation de déplacement. En parallèle, la continuité de la réponse humanitaire aux besoins prioritaires reste primordiale, afin de maintenir les standards minimums qui sont actuellement en train de se détériorer, faute de financements. Ce contexte de sous finance a entrainé le retrait quasi-total des partenaires qui interviennent pour apporter de l’assistance aux retournés tchadiens. Ce retrait amorcé en depuis 2017 a entrainé à nos jours une dégradation des standards SPHER dans tous les secteurs dans les sites des retournés sans que cela puisse être accompagné des solutions durables. L’intégration des populations retournés au sein des communautés hôtes, améliorer l’accès aux services sociaux de base, le renforcement des moyens d’existence des populations pour une autosuffisance, la continuité d’une réponse adéquate aux besoins les plus urgents des populations très vulnérables constituent les priorités actuelles.

Le sud est également affecté par le phénomène du changement climatique dont les conséquences majeures portent sur les inondations récurrentes de ces dernières années. Ces inondations détruisent des milliers d’hectares de champs chaque année ainsi que les habitations et endeuillent de nombreuses familles. Rien qu’en 2021, dans deux provinces (Mandoul et Moyen Chari) ayant connu des inondations, les évaluations ont montré que plus de 40 000 hectares de champs ont été détruits, affectant ainsi directement plus de 76 688 personnes.

L’insécurité alimentaire touche également les provinces du Sud. D’après les résultats du Cadre Harmonisé de mars 2022, dans quatre provinces au sud (Logone Occidental, Logone Oriental, Mandoul, Moyen Chari), 306 430 personnes seront dans le besoin d’assistance alimentaire urgente pendant la période de soudure, entre les mois de juin et aout 2022 (phase 3 & 5). Quelques 936 401 personnes auront également besoin d’un appui en moyen d’existence car sous pression (Phase 2).

La zone du sud n’est pas épargnée par les maladies sous surveillance épidémiologique. Les maladies comme la rougeole, la fièvre jaune, la méningite, la malnutrition et le paludisme sévissent et menacent dangereusement la population déjà fragilisée par de multiples vulnérabilités avec des services sociaux de base très faibles. La pandémie de la maladie à coronavirus à également touchés toutes les provinces du sud, faisant ainsi du secteur de santé, un des ceux qui méritent plus d’attention.

Chaque année, le sud est également marqué par de récurrents conflits agriculteur/éleveurs meurtriers et dont les statistiques méritent d’être mise à jour pour apprécier l’ampleur du phénomène. Il en est de même du phénomène d’enlèvements de personnes par des bandits armés contre versement de rançons, particulièrement dans la sous-préfecture de Larmanaye dans le département des Monts de Lam, province du Logone Oriental.

Priorités

  1. Encourager l’intégration des populations déplacées au sein des communautés hôtes.
  2. Améliorer l’accès aux services sociaux de base à travers la consolidation des structures locales déjà existantes.
  3. Renforcer les moyens d’existence des populations, en vue de leur autosuffisance et relancer le développement local.
  4. Assurer une réponse adéquate aux besoins les plus urgents des populations, prérequis essentiel pour l’adoption d’une approche intégrée et la transition vers des interventions à moyen et long termes.

Chiffres Clés

6-23%

ACCÈS AUX INFRASTRUCTURES D'ASSAINISSEMENT DANS LES SITES DE RETOURNÉS

42-85%

ACCÈS À L'EAU POTABLE DANS LES SITES DE RETOURNÉS

141 000

ENFANTS AYANT BESOIN D'UNE ÉDUCATION D'URGENCE

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