Bulletin humanitaire

• En 2025, la communauté humanitaire en RCA planifie d’assister 1.8 millions de personnes les plus vulnérables. 326.1 millions de dollars américains sont requis.
• Les acteurs humanitaires ont fourni une assistance vitale à 2 millions de personnes en 2023.
• Situation humanitaire de plus en plus inquiétante dans le Haut-Mbomou
• Face à l'insécurité dans leurs villages, des tchadiens cherchent refuge dans le nord-ouest de la Centrafrique

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Au 30 novembre 2024, le nombre total de personnes déplacées internes (PDI) en République centrafricaine (RCA) s’élève à 469 892 individus, dont 77 657 dans des sites (soit 17 %) et 392 235 en familles d’accueil (soit 83 %). Ces chiffres montrent une augmentation de 4 393 PDI, soit 0,9 % du volume total des déplacements, par rapport au mois d’octobre 2024, où le nombre de PDI était estimé à 465 499 personnes.

Les nouveaux déplacements ont été signalés principalement dans les préfectures d’Ombella M’Poko, Bangui, , Ouham, Basse-Kotto et le Haut-Mbomou, en raison des affrontements entre groupes armés, des opérations militaires et des catastrophes naturelles.

Par ailleurs, des retours volontaires ont été observés dans les préfectures de l’Ouaka, de la Haute-Kotto, du Haut-Mbomou et de la Basse-Kotto. Ces retours s’expliquent par une amélioration des conditions sécuritaires dans les lieux d'origine, principalement grâce à la présence des Forces armées centrafricaines et de leurs alliés, ainsi que par les conditions de vie difficiles sur les sites de déplacement.

De janvier à décembre 2024, 142 incidents ont affecté les travailleurs humanitaires contre 169 incidents en 2023, soit une baisse de 16 %. Les opérations militaires, les mouvements des groupes armés, ainsi que la criminalité touchant les humanitaires et les populations civiles, ont marqué l’environnement opérationnel en République Centrafricaine (RCA) au cours l’année. En décembre 2024, 13 incidents ont touché les acteurs humanitaires, reflétant une stabilité par rapport au mois de novembre 2024, qui a enregistré le même nombre d'incidents. Avec le début de la saison sèche favorisant la mobilité des individus armés, les humanitaires ont pris des mesures pour réduire les risques pour les équipes et les biens humanitaires.

En décembre, les braquages avec intention de vols des biens représentent plus de 50% des incidents touchant les humanitaires. Les préfectures les plus affectées au cours de l’année 2024 ont été Bangui (17%), le Haut-Mbomou (12%) et la Bamingui-Bangoran (11%). En 2023, l’Ouham (17%), le Haut-Mbomou (15%) et Bangui (13%) étaient les préfectures les plus touchées. Cela met en évidence le risque continu d’incidents humanitaires au Haut-Mbomou et à Bangui.

1,5 million de personnes dont 787 000 femmes et 716 000 hommes, incluant 678 000 filles et garçons, ont bénéficié d’une assistance humanitaire dans au moins un secteur à la fin du troisième trimestre 2024, ce qui représente 77% de la cible du Plan de réponse humanitaire (PRH).

La mise en œuvre de la réponse multisectorielle fait parfois face aux ressources limitées, ce qui réduit l’assistance à un seul secteur pour des personnes avec des besoins multiples et chevauchés, les plongeant ainsi dans une situation précaire. La violence a été plus marquée qu’à la même période en 2023 et reste l’un des principaux déclencheurs de nouveaux besoins.

La population affectée par les violences sur cette période est en hausse de 8% comparativement à la même période en 2023. La tendance globale d’une baisse des retours internes demeure inchangée. Au 29 octobre, 203,1 millions de dollars américains ($) ont été obtenus pour financer le PRH (soit 53,1% des 367,7 $ requis), représentant une baisse comparative de 33% des financements reçus à la même période en 2023. A trois mois de la fin du cycle de réponse, la Lutte anti-mine (LAM), la Coordination et gestion des camps (CCCM), abris et biens non alimentaires (BNA) et Nutrition sont les secteurs les moins financés.

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De janvier à septembre 2024, 30 acteurs humanitaires répartis dans 42 sous-préfectures ont fourni une assistance en espèce et coupons (CVA) d’un montant de 53,2 M USD à 780 000 bénéficiaires. Comparé à la même période en 2023, le nombre des personnes assistées, le montant distribué, le nombre des sous-préfectures couvertes et le nombre des acteurs opérationnels en transfert monétaire ont augmenté respectivement de 54,49% (780 000 contre 504 9000), de 163,36 % (53, 2M USD contre 20, 2M USD), de 2,44% (42 contre 41), de 30,43% (30 contre 23). Cette hausse s’explique par l’engagement des humanitaires d’adapter leurs interventions aux besoins et préférences des personnes affectées. Les résultats de MSNA 2024 ont indiqué que 71% des ménages enquêtés ont une préférence pour l’assistance monétaire dont 32 % pour les transferts en espèce.

Pour 2024, l'utilisation des modalités de transferts directs en espèces et de transferts électroniques a augmenté par rapport à 2023 de 125,76% (565 300 contre 250 400) et de 0,06% (157 900 contre 157 800), respectivement. L'utilisation accrue de ces deux modalités d'assistance en espèces se justifie par leur sécurité, leur souplesse opérationnelle et leur faible coût. Cependant, la tendance à la baisse de l'utilisation des coupons continue d’être observée au troisième trimestre 2024 (20 800 contre 96 500 pour la même période en 2023, soit une baisse de 78,45%). Cette tendance pourrait être expliquée par les coûts élevés et aux complications liées aux distributions répétées de coupons, ainsi qu'aux remboursements fréquents des coupons.

L'insécurité dans certaines parties du pays, les catastrophes naturelles, et les déplacements massifs de population, restent les principaux facteurs de la crise humanitaire en République centrafricaine (RCA). A cela s’ajoutent l'insécurité au sud du Tchad voisin et la guerre au Soudan qui ont déclenché des mouvements de population encore plus importants vers la RCA.

En 2024, 2,8 millions de personnes sont extrêmement vulnérables en RCA que seule la réponse humanitaire ne suffit pas pour rétablir leur bien-être. 1,9 millions d’entre elles sont ciblées par le Plan de Réponse Humanitaire (HRP) en cours. Le Fonds Humanitaire pour la RCA (FH RCA) a reçu cette année 13 millions de dollars au total, ce qui représente 14% du financement reçu au titre du Plan de réponse humanitaire 2024. Par le biais d’une allocation de réserve de 3,5 millions, le FH RCA a alloué en février 3 millions à la réponse contre les violences basées sur le genre, ciblant plus de 74. 000 personnes et représentant ainsi 25% de la cible financière pour ce secteur en 2024. Cette allocation a également permis un réapprovisionnement international d’urgence des intrants afin de prendre en charge près de 4 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée.

Ces réponses sont en cours de mise en œuvre à travers sept projets répartis entre sept partenaires. On compte notamment, trois Organisations non gouvernementales nationales (ONGN) ayant reçu directement plus de 27% des fonds. Entre janvier et mai, l’Unité des financements Humanitaires d’OCHA RCA a 1) organisé deux réunions en présentiel avec le Comité Consultatif du FH RCA, dont une lors de la visite des membres du Groupe de Soutien des Bailleurs d’OCHA (ODSG) en avril, 2/ formé dans différents domaines 142 participants d’ONGN dont 9% travaillant dans des organisations nationales de femmes, 3) procédé à l’évaluation des capacités de 32 ONG dont 25 nationales. En tout, 14 ont été rendues éligibles aux futurs financements du FH RCA, dont 5 organisations nationales de femmes.